“Avec mes deux asssociés on produisait 150 000 litres en 1992. Aujourd’hui, on fait plus de 500 000 litres, mais à la sortie, on a pas l’impression de vivre mieux. Je me fais à peine mille euros de salaire par mois. Et le prix du lait continue de baisser“. Voici un témoignage recueilli pas loin du parc naturel du Vercors, chez un petit producteur de lait. Son ‘or blanc’ sert à la fabrication de Saint-Marcellin, ce fromage crémeux et non pasteurisé.
Fin des quotas laitiers européens, forte production mondiale entraînée par la Nouvelle Zélande, faibles couts de production en Allemagne à l’aide de travailleurs est-européens, chute de la demande chinoise, accès bloqué au marché russe, contrats contraignants auprès des grands acheteurs laitiers, coopératives poussant à l’investissement et à l’endettement, marges discutables des distributeurs, accumulation des nouvelles normes, inertie étatique et subventions mal réparties sont autant de facteurs qui accélèrent la paupérisation d’une certaine paysannerie française, peu adaptée à la grande volatilité du prix du lait. Quelles doivent être les solutions?
La ‘géopolitique’ du lait, que j’ai pu aborder dans cet article publié dans Le Monde Diplomatique ce mois-ci* est l’un des aspects d’une question sur laquelle je travaille (et tâtonne) actuellement. Vous êtes négociant, producteur de lait, salarié d’une coopérative et souhaitez m’éclairer de vos expériences? Contactez moi: jordanpouille@gmail.com
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